MITTERER, DAFNE
Wolfgang Mitterer, Geoffroy Jourdain et Aurélien Bory s’inspirent du livret du premier opéra allemand pour composer un opéra contemporain madrigalesque.
En 1627, avec la Pastorale Dafne inspirée du livret éponyme d’Ottavio Rinuccini, Heinrich Schütz inventa en quelque sorte l’opéra allemand. Malheureusement, l’incendie de la bibliothèque de Dresde nous priva à jamais de cette partition. Le livret, signé de Martin Opitz, a survécu grâce à l’édition. Il a immédiatement séduit Aurélien Bory et Wolfgang Mitterer lorsque Geoffroy Jourdain leur en a proposé la lecture. Lui vient alors l’idée d’un opéra madrigalesque dont le chœur est le héros et s’exprime au travers d’un chant « multicanal », reprenant la tradition italienne de la fin du 18e siècle. La métamorphose est au centre du projet : celle de Daphné, celle de la parole en chant, celle du chant en polyphonie, celle de la polyphonie dans les mailles de l’électronique. Daphné, en tant que symbole d’un idéal de beauté absolue, parce qu’elle échappe à celui qui la pourchasse, invite par sa métamorphose à méditer sur l’impossible assouvissement de la quête artistique.
Dafne : Une création mondiale qui reprend un livret écrit en 1627, d’après les Métamorphoses d’Ovide, dont la partition a disparu. Quatre siècles plus tard, la voici ressuscitée et métamorphosée. Geoffroy Jourdain nous en parle sur France Musique.
Wolfgang MITTERER (1958)
Opéra pour 12 chanteurs et électronique d’après le livret de Martin Opitz (1597-1639)
Conception Geoffroy Jourdain, Aurélien Bory, Wolfgang Mitterer
Composition Wolfgang Mitterer
Direction musicale Geoffroy Jourdain
Mise en scène et scénographie Aurélien Bory
Assistanat à la mise en scène Gabrielle Maris Victorin
Collaboration artistique et technique Stéphane Dardé
Décor Pierre Dequivre
Création lumières Arno Veyrat
Costumes Alain Blanchot
Régie générale Thomas Dupeyron
Régie plateau Thomas Dupeyron, Mickaël Godbille
Régie lumière Arnaud Veryat, François Dareys
Régie son Marjolaine Carme
Surtitrage Louis Gal
Conseils linguistiques Elisabeth Rothmund, Jean-François Laplénie
Les Cris de Paris
Adèle Carlier soprano
Anne-Emmanuelle Davy soprano
Michiko Takahashi soprano
Amandine Trenc soprano
Jeanne Dumat mezzo-soprano
Floriane Hasler mezzo-soprano
Clotilde Cantau contralto
Safir Behloul ténor
Constantin Goubet ténor
Mathieu Dubroca baryton
Virgile Ancely baryton-basse
Renaud Brès baryton-basse
Toutes les représentations :
TOURCOING, Théâtre Municipal Raymond Devos
Vendredi 27 janvier 2023 – 20h
Surtitré en français
TARIF C opéra numéroté
Adulte 10€ / -18 ans 6€
Durée : Env. 1h15
PRÉSENTATION
La couronne de lauriers distingue le poète victorieux, mais elle représente également un trophée de chasse ou un emblème mortuaire. Elle commémore le souvenir d’une passion fatale : celle qui lança Apollon sur les pas de la nymphe Daphné, laquelle, pour échapper à ses assauts, fut métamorphosée en arbre.
En 1627, Heinrich Schütz, le « Monteverdi allemand », composait ce qu’il est juste de considérer comme le premier opéra en langue allemande : Dafne, d’après Les Métamorphoses d’Ovide, sur un livret du poète baroque Martin Opitz. L’un des nombreux incendies qu’a connu la ville de Dresde nous prive à jamais de la partition de Schütz.
Imaginer une nouvelle Dafne est le rêve qui a réuni Wolfgang Mitterer (compositeur), Geoffroy Jourdain (directeur musical) et Aurélien Bory (scénographe, metteur en scène).
Il ne s’agissait pas pour eux de réaliser une reconstitution, entre relique et réplique, mais de considérer comme matériau de départ et source d’inspiration la musique de Schütz elle-même. S’appuyant sur la pratique courante au XVIIème siècle du Contrafactum, qui consistait à substituer dans une pièce vocale un texte original par un autre sans modifier notablement la musique, Wolfgang Mitterer a élaboré avec Dafne une œuvre où le fantôme de Schütz, à travers de nombreuses citations, rend signifiante la perte de l’opéra d’origine. Il a imaginé avec Geoffroy Jourdain et Aurélien Bory un madrigal opéra, où la parole est distribuée dans un dispositif de canaux multiples : chacun des douze chanteurs peut endosser, individuellement ou à plusieurs voix, les rôles de tous les protagonistes. Une partition électronique tient lieu de basse continue, et brouille les frontières entre voix chantée et bande enregistrée, entre le présent et le passé.
Aurélien Bory a conçu pour cette métamorphose opératique un espace circulaire, enveloppant et dynamique : aussi secret que les cernes d’un arbre, aussi vaste et profond que les sphères du cosmos antique. Sur des anneaux tournants, revisitant l’invention de la scène tournante de l’ingénieur Tommaso Francini en 1617 – à peine dix ans avant la Dafne de Schütz – le chant suit des trajectoires elliptiques et compose une polyphonie spatiale. La scène se métamorphose en cible où s’échangent les flèches d’Apollon, Cupidon et Daphné.
Dans cette création où les époques et les imaginaires s’enchevêtrent, Les Cris de Paris et La Compagnie 111 ressuscitent la mémoire d’une musique disparue au XVIIème siècle, tout en ravivant une nouvelle fois la puissance dramatique deux fois millénaire du poème d’Ovide. Y résonnent les interrogations de notre époque sur la puissance de la Nature face aux impulsions les plus aveugles, et s’y précise notre fascination pour cette héroïne moderne qui, par sa transfiguration, se soustrait à toute forme de soumission, y compris la course du temps.
Aurélien Bory a conçu pour cette métamorphose opératique un espace circulaire, enveloppant et dynamique : aussi secret que les cernes d’un arbre, aussi vaste et profond que les sphères du cosmos antique. Sur des anneaux tournants, revisitant l’invention de la scène tournante de l’ingénieur Tommaso Francini en 1617 – à peine dix ans avant la Dafne de Schütz – le chant suit des trajectoires elliptiques et compose une polyphonie spatiale. La scène se métamorphose en cible où s’échangent les flèches d’Apollon, Cupidon et Daphné.
Dans cette création où les époques et les imaginaires s’enchevêtrent, Les Cris de Paris et La Compagnie 111 ressuscitent la mémoire d’une musique disparue au XVIIème siècle, tout en ravivant une nouvelle fois la puissance dramatique deux fois millénaire du poème d’Ovide. Y résonnent les interrogations de notre époque sur la puissance de la Nature face aux impulsions les plus aveugles, et s’y précise notre fascination pour cette héroïne moderne qui, par sa transfiguration, se soustrait à toute forme de soumission, y compris la course du temps.
Visuels : Geoffroy Jourdain © Samuel Berthet, Aurélien Bory © Aglae Bory, Wolfgang Mitterer © Wienmodern Julia Stix
Production Les Cris de Paris – Geoffroy Jourdain et Compagnie 111 – Aurélien Bory
Production Les Cris de Paris – Geoffroy Jourdain et Compagnie 111 – Aurélien Bory
Coproduction Opéra de Reims, Athénée – Théâtre Louis-Jouvet, Atelier lyrique de Tourcoing, Opéra national du Capitole – Toulouse, Points communs – nouvelle scène nationale Cergy-Pontoise/Val d’Oise, Opéra de Dijon, La Muse en circuit – centre national de création musicale.
Avec le soutien du théâtre Garonne, scène européenne – Toulouse.
Accueils en répétitions théâtre Garonne, scène européenne – Toulouse, Athénée – Théâtre Louis-Jouvet
Les costumes ont été réalisés par les ateliers du Théâtre du Capitole – Opéra National
La création de Dafne bénéficie des soutiens du Fonds de Création Lyrique, de l’aide exceptionnelle aux équipes théâtrales indépendantes – DGCA/DRAC Occitanie, de l’aide à l’écriture d’œuvres musicales originales – Ministère de la Culture/DRAC Île-de-France, du Centre national de la Musique, de l’aide à la création de la Mairie de Toulouse, et de la SPEDIDAM. Commande des Cris de Paris à Wolfgang Mitterer avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la Musique. Les Cris de Paris sont soutenus par King’s Fountain.
La compagnie Les Cris de Paris est conventionnée par la DRAC d’Île-de-France / Ministère de la Culture et la Région Île-de-France. Elle est aidée au fonctionnement par la Mairie de Paris. Elle est « artiste en résidence » à l’Opéra de Reims depuis 2015 ainsi qu’à Points Communs – Nouvelle Scène nationale de Cergy Pontoise – Val d’Oise depuis 2021. Elle est artiste associé au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – scène nationale depuis 2019 et à la Fondation Singer-Polignac à Paris depuis 2012.
La Compagnie 111 – Aurélien Bory est conventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Occitanie / Ministère de la Culture, la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée et la Mairie de Toulouse. Elle est soutenue par l’Institut Français sur certains de ses projets de coopération et de diffusion à l’international. Elle a reçu des aides à la création de la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée, du département de la Haute-Garonne et de la Mairie de Toulouse.